Professionnels, médias et public ont répondu à l’appel pour ce festival qui se veut grand et, surtout, à la hauteur des compétences et de la créativité du cinéma tunisien.
A l’initiative de l’Association des réalisateurs de films tunisiens présidée par le cinéaste Mokhtar Ladjimi, cette rencontre, lancée depuis l’année dernière, est désormais un festival annuel qui vise principalement à valoriser les efforts des professionnels de l’industrie cinématographique, et à célébrer les nouvelles productions tunisiennes en octroyant des récompenses dans les différents domaines tant artistiques que techniques, comme cela se pratique dans des compétitions telles que celle des «Oscars», en Amérique, ou des «Césars» en France.
Pour cette fête du cinéma tunisien, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands, une scène bien habillée, une cérémonie bien conduite, et deux maîtres de cérémonie pétillants et élégants : Najoua Zouhair et Ghanem Zrelli, beaux et talentueux acteurs du grand et du petit écran.
Et pour mettre du peps dans cette soirée inaugurale, la mise en scène dirigée par Syhem Belkhodja a conçu des intermèdes chorégraphiques inspirés de chansons et musiques de films tunisiens.
Rendant agréable le passage entre les différents moments de cette cérémonie.
Bien que le comité d’organisation ait décidé au cours de cette session de confier aux comités de sélection des films la tâche de choisir ceux qui auront à participer aux différents concours, et de confier aux jurys d’attribuer les prix y afférents, l’intention est de s’appuyer, dans l’avenir, sur un mécanisme électronique pour la nomination des films, sur la base de vote de personnalités les plus marquantes parmi les professionnels de l’industrie du film, tant artistes que techniciens. Les films nominés participent ensuite à une compétition, par compétence, déterminée annuellement, selon les productions disponibles, et ce, pour concourir aux prix du festival.
Après présentation des différents jurys, qui auront à attribuer une vingtaine de prix, on est passé aux hommages à des figures marquantes de notre 7e art : Ahmed Bennis, Moncef Sdouri, Hassen Daldoul, Kahena Attia, Faouzi Thabet et Mongia Taboubi et Ahmed Khéchine un des vétérans de la première heure de la naissance du cinéma tunisien. Cet hommage lui a été également rendu à travers la projection de «Sous la pluie d’automne» qui est le seul long métrage de ce cinéaste qui avait auparavant tourné plusieurs courts métrages et qui était l’un des pionniers de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs. Il a ainsi montré la voie à ses jeunes collègues : Ridha Béhi, Abdelwahab Bouden, Habib Masrouki …
Le sort du film tourné en 1969, bloqué par la censure pendant six ans, a fait perdre au cinéma tunisien un réalisateur considéré comme l’un des plus prometteurs.
Le festival du cinéma tunisien se poursuivra jusqu’au 15 juin, donnant l’occasion de revoir et redécouvrir une production prolifique qui s’affirme de plus en plus ici et ailleurs.